Dialogue entre Alexis de Tocqueville et Juliette Récamier en avril 1849. Cette dernière est chargée de lui demander de devenir ministre d’un président que Tocqueville n’aime guère…

Cette pièce sera jouée le 17 mars 2017 au Centre Culturel d’Uccle avec Christophe Barbier et Anne Coutureau. Réservations : Centre culturel d’Uccle.

La pièce est en prose.


Durée : 45’

Personnages : 2

 


Elle a été jouée 130 fois, notamment :
•    ‪en Belgique à l’Ambassade de France, à la Cour de Cassation, au Château de La Hulpe, à Liège, Gand, Anvers‬, Berne
•    ‪en France, au Château de Tocqueville, à l’Abbaye au Bois, au Sénat, à Grasse, à Uzès (en présence de la Reine Paola)‬
•    à Varsovie, Moscou, Rome, Lisbonne (2 fois), Washington (3 fois),  New-York et Gstaad.

 

Préface de la pièce
« La Proposition » est un « vrai faux » dialogue entre Juliette Récamier, la plus chaste, la plus ravageuse et la plus courtisée des femmes de son temps et Alexis de Tocqueville, un des plus brillants esprits de son siècle et de tous les auteurs le plus cité des moins lus…
Pourquoi faux dialogue ? Parce qu’il n’a jamais eu lieu et pourtant dialogue essentiellement vrai puisque la plupart des propos de Tocqueville ont été réellement tenus.
 L’idée de confronter les deux personnages m’est venue de ce que Tocqueville, dans ses « Souvenirs » évoque celui de Juliette Récamier et qu’il n’hésite pas à en dire « nous étions tous amoureux d’elle et ses esclaves » ! 
Elle était, il est vrai, la femme idéale pour faire briller un homme et il m’a paru intéressant de les faire parler en avril 1849, moment important de l’Histoire mais aussi de leur histoire !
 Louis-Philippe, le roi bourgeois, a abdiqué l’année précédente. S’ensuit une période troublée et confuse où prolétariat et bourgeoisie tentent de confisquer le pouvoir et où en fin de compte celui-ci sera ramassé par Louis-Napoléon, triomphalement élu en décembre 1848, Président d’une toute nouvelle République.
Tocqueville est aristocrate ; il est le petit-fils du malheureux Malesherbes qui perdit la tête pour avoir voulu sauver celle de son royal client Louis XVI, mais il est viscéralement et profondément républicain.
Depuis 14 ans, député du Cotentin, étiqueté centre-gauche, il méprise Louis-Philippe et déteste ses ministres dont l’inoxydable Monsieur Thiers, il hait la tyrannie populaire dont Ledru-Rollin et Blanqui laissaient entrevoir l’avènement et il se fait mal à l’idée d’une République présidée par le neveu d’un Bonaparte dont il avait dit qu’il était aussi grand qu’un homme puisse l’être sans vertu.
Madame Récamier est plus près du pouvoir, quel qu’il soit d’ailleurs, pour n’avoir cessé de recevoir les hommages, sinon les soupirs de ceux qui en faisaient partie.
Elle va mourir du choléra le 13 mai 1849, un mois après cette Conversation… qui aura pour Tocqueville des conséquences inattendues et importantes.
Si cette « Conversation » peut avoir un intérêt plus particulier pour le public d’aujourd’hui, elle le doit surtout à l’actualité brûlante des propos de Tocqueville et plus spécialement au sujet de la démocratie, de la politique et des politiciens.
On y découvrira sans peine que « l’Histoire est une galerie où il y a peu d’originaux et beaucoup de copies ».
Et chacun pourra trouver dans les propos, les idées et les constats de Tocqueville matière à comparaison amusée, à délectation morose ou à indignation stimulante, selon son tempérament. Mais tous, je crois, pourront y trouver un chemin à explorer, et qui sait, quelques motifs d’espérance ?
 Et le plaisir enfin d’entendre un homme du XIXème siècle parler du XXème siècle dans la langue inégalée du XVIIIème.

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